25) 1789, des États généraux à l’Assemblée nationale

Face aux difficultés politiques, économiques, financières et sociales qui accablent le royaume et devant l’impossibilité de faire accepter une réforme fiscale, Louis XVI annonce la convocation des États généraux le 24 janvier 1789. Cette décision entraîne la rédaction de cahiers de doléances et la nomination de délégués afin que l’assemblée des États généraux transmette au roi les plaintes et les propositions de ses sujets. En quelques semaines, les députés des États généraux bouleversent les cadres politiques et sociaux. Bien qu’enclavée, la province de Berry perçoit ces changements et certains de ses fils y participent activement, dont Jérôme Legrand, avocat originaire d’Argenton, à l’instigation duquel les députés du Tiers État se déclarent « Assemblée nationale » le 17 juin 1789.

« Cette même année, les innombrables abus, qui s’étoient
glissés dans toutes les parties de l’administration, l’énorme
poid des impôts, sous lequel le peuple gémissoit depuis
longtems, et le déplorable état des finances du Roy
ont mis Sa Majesté dans la nécessité de convoquer
les Etats Généraux, qui ne s’étoient pas tenus en France
depuis 1614. Les lettres de convocation, avec le
règlement annexé, ont été notifiées dans le ressort
du bailliage d’Issoudun le 25 février et l’assemblée
des Etats de la province s’ouvrit à Bourges le seize
mars suivant et dura trois semaines pendant les
quelles on nomma les députés des trois ordres aux
Etats Généraux qui se sont tenus d’abord à Versailles,
où ils se sont assemblés le 27 avril de la même année.
Il y a eu pour cette province seize députés dont quatre
du clergé, autant de la noblesse et huit du tiers-Etat.
C’est cette double représentation du tiers, laquelle n’avait
jamais eu lieu dans les anciens Etats Généraux, qui, autant
que les abus de tout genre, et l’intolérable poid des impôts,
a contribué à renverser entièrement l’ancien ordre de
choses. Il y eut d’abord de vives contestations entre les trois
ordres, d’où résulta entre’eux une mésintelligence
effraiante. Mais le Tiers Etat par sa fermeté et sa constance
ne tarda pas à prendre un ascendant bien marqué sur les
deux autres ordres : il en profita habilement et commença
par se constituer purement et simplement en assemblée
nationale. »

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Source : registre paroissial de Sainte-Sévère

Cote : AC 07/GG 07, vues 132-133