Archives départementales de l'Indre

20) 1788, au Blanc

A la veille de la Révolution, le Bas-Berry demeure encore marqué par une agriculture aux revenus médiocres malgré quelques progrès techniques. Les paysans berrichons supportent des conditions de vie bien rudes, renforcées par les aléas climatiques. Le curé du Blanc nous dépeint une conjoncture difficile liée à ces événements particuliers de l’automne-hiver 1788-1789.

 

Registre paroissial du Blanc, paroisse de Saint-Etienne (AC 018/05, vue 80)
Registre paroissial du Blanc, paroisse de Saint-Etienne (AC 018/05, vue 80)

« Il y a eu peu d'eau dans cette année 1788. On désespéroit
des vignes, le raisin ne pouvoit muûrir. Il tomba de l'eau
sur la fin d'aoust, qui précipita les vendanges, on les
fit dès le 8 septembre, et le vin assé abondant s'est trouvé
très bon. Le 30 septembre, il tomba encor beaucoup d'eau et
après nous avons eu un grand chaud jusqu'au 17 novembre,
de façon qu'on n'a pu semer que très peu de bled, en terre
très sèche. Le 18 novembre, tira un vent du nord très froid,
qui a continué jusqu'au 3 décembre, où il tomba une neige
abondante. Je passais ce jour sur l'écluse. Cependant le vent du
nord continua, qui a occasionné une gelée extraordinaire.
On passa dès le 7 décembre sur la glace la rivière de Creuse et
touttes celles du pays, on y a passé des charettes chargées d'une
corde de bois, cent quatre vingt boeuf[s] gras pour Paris y ont
passés dans deux jours, dans des mouvements et luttes terribles,
tous les mulets avec leurs grosses charges, et generallement tous
les hommes, chevaux et porcs, jusqu'au 12 janvier où survint
une douceur. »

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Source : registre paroissial du Blanc, paroisse de Saint-Etienne

Cote : AC 018/05, vue 80 

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