2) Le Grand Hiver à Argy (1709)
Elisabeth-Charlotte de Bavière, dite princesse Palatine, belle-sœur de Louis XIV, écrit à propos du « grand hiver » de 1709 : « Il fait un froid si affreux qu'on ne peut l'exprimer. […] Je n'ai jamais connu un tel hiver, le vin gèle dans les bouteilles. » Pendant trois mois l’Europe et la France en particulier subissent un froid impitoyable favorisant la neige et la glace mais aussi les épidémies et un grand nombre de morts. L’hiver 1709 reste dans les annales, comme l’évoquent les notes du curé d’Argy.
« La postérité doit se souvenir que
Dieu ch[âtia] son peuple cette année passée par une
gelée qui commença le sixième janvier de ladite année 1709,
qui gela tous les [fro]ments, les noyers, chasteniers [châtaigniers], et enfin
les vignes, toutes sortes d’[arbres (?)] et une des raisons plus évidente
qu'on ait eue de ce chastiment, c'est que l'année précédente
abondante en tout, les peuples foulloient au pied le froment,
le seigle et les marseiches [orge de mars], aussi riche que le vin dont on
ne voulloit pas boire et dont on ne voulloit pas donner cent sols
du poinson, l'année suivante vallut jusques à cinquantes écus
et deux cents livres. Ainsi, qu'on se souvienne aussi bien dans
l'abondance que dans la disette de Dieu et à ne
pas mépriser ses grâces ny ses bienfaits car les
peuples étoient tellement méconnaissants, que dans cette
année d'abondance la meilleure orge et la plus nette ils n'en
voulloient pas à trois sols le boisseau, et six mois après
à peine ils l'avoient à trentes sols. Punition visible
Le froment un écus et 3 deniers, qu'on avoit à dix sols. ».
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Source : Registre paroissial d'Argy
Cote : AC 007/08, vue 98